Webinaire: La relation cavalier-cheval au prisme de la performance sportive – 25 septembre 2024

25 septembre 2024 16h – 18h

Les sports équestres remontent à l’Antiquité. Ils ont été utilisés par les Grecs, qui considéraient qu’il était impératif de construire une entente optimale avec leur monture pour survivre sur les champs de bataille. Ces derniers inventèrent donc le dressage, qui servait à préparer les chevaux à la guerre. L’équitation a commencé à être représentée aux Jeux Olympiques antiques avec la course de char (Fédération Equestre Internationale, 2024).

Aujourd’hui, l’équitation est devenue un sport olympique très populaire. Il compte trois disciplines présentent aux Jeux où hommes et femmes concourent dans la même catégorie. Le saut d’obstacle consiste en un parcours chronométré où les couples cavalier-cheval doivent faire tomber le moins de barres possible. Chaque barre renversée entraîne des pénalités. Le dressage est l’expression la plus poussée de l’entrainement du cheval. Le couple doit effectuer artistiquement une série de figures qui constituent une reprise. La troisième épreuve est la plus « complète » et pourrait s’apparenter à un triathlon équestre. Il s’agit du concours complet qui combine trois épreuves : le saut d’obstacle, le dressage et le cross-country. Ce dernier consiste en un long parcours d’obstacles naturels et fixes en terrain varié.

Ces trois disciplines olympiques sollicitent à la fois l’agilité, la technique, le contrôle, l’aisance, la fluidité et l’endurance des couples cheval-cavalier.

Les sports équestres modernes ont été présentés pour la premiers fois aux Jeux Olympiques de 1900 et ils entrent définitivement au programme olympique lors des Jeux de Stockholm, en 1912. Les femmes ont été autorisées à participer à l’épreuve de dressage à partir de 1952, lors des Jeux d’Helsinki. Enfin, en 1954, les femmes prennent part à toutes les épreuves d’équitation, faisant de ce sport le seul réellement mixte au Jeux Olympiques. Des médailles individuelles et par équipes y sont décernées (Fédération Equestre Internationale, 2024).

Depuis 2021, l’équitation est le 3ème sport national avec environ 670 000 cavaliers licenciés, il s’agit également du 1er sport féminin en France (Drapeau, 2022). Contrairement aux autres sports, la performance ne dépend pas uniquement des conditions physiques et mentales du sportif et de son adéquation avec le matériel. En équitation, la performance dépend aussi des conditions physiques et mentales du cheval et surtout de la qualité de la relation cavalier-cheval.

L’objectif de ce webinaire est de répondre à différentes questions autour de la performance sportive inter-espèces à travers des approches scientifiques variées. Voici quelques-unes d’entre elles :

 

❖ Quelles sont les dispositions corporelles que développent le cavalier et le cheval pour performer ?

❖ En quoi une meilleure compréhension de la conduite du cheval peut-elle aider à mieux comprendre/améliorer la performance sportive du couple ?

❖ Existe-t-il des indicateurs éthologiques de l’engagement du cheval en équitation sportive ?

❖ Peut-on envisager la relation cavalier-cheval dans l’entraînement comme une relation de travail ?

❖ Une approche biomécanique de l’activité du couple cavalier-cheval permet-elle de mieux comprendre les interactions dans les situations de performance sportive ?

Programme:

  • 16h00-16h05 : Introduction au webinaire

Marine Leblanc, Docteure, Laboratoire Motricité, Interactions, Performance, Nantes Université.

 

  • 16h05-16h30 : La relation cavalier-cheval dans l’entraînement peut-elle être considérée comme une relation de travail ?

Katherine Dashper, Maître de conférences, HDR, Université de Leeds Backetts, UK.

Dans cette présentation, je discuterai de ce que cela signifie de considérer la relation cavalier-cheval comme une relation de travail et des implications que cela pourrait avoir pour le bien-être des chevaux, les méthodes d’entraînement et les sports équestres. Quel est le ‘travail’ accompli ici, selon quelles conditions et dans quel but ? Qui effectue ce travail ? Si c’est une relation de travail, quels droits, protections et responsabilités chaque partenaire de travail possède-t-il ? Redéfinir la relation cavalier-cheval en entraînement comme un travail permet de mieux mettre en lumière les rapports de pouvoir inhérents à ces relations ainsi que les contextes d’entraînement plus larges dans lesquels elles s’inscrivent.

  • 16h30-16h55 : Que nous apprennent les sciences de l’équitation ?

Alice Ruet, Ingénieure de recherche et développement « Bien-être des équidés » à l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation (IFCE) site de Saumur et au sein de l’équipe Cognition, Éthologie, Bien-être animal (CEB) de l’INRAe.

De nos jours, les pratiques équestres font partie intégrante de la vie de la plupart des chevaux domestiques. De par la diversité des méthodes d’éducation et d’entraînement des animaux, des matériels utilisés et des efforts physiques et cognitifs demandés, les pratiques équestres modernes peuvent avoir une incidence sur le bien-être des équidés. Dans un contexte sociétal de plus en plus sensible à la condition animale, il est essentiel de mieux comprendre le ressenti mental et physique des chevaux en lien avec la pratique équestre et identifier les facteurs inefficaces au regard de la performance, voire engendrant de la souffrance chez les animaux. Il s’agit des objectifs généraux des sciences de l’équitation, issues d’une collaboration entre plusieurs disciplines scientifiques (éthologie, sciences vétérinaires, neurosciences, physiologie de l’effort, biomécanique etc.). Petit tour d’horizon des connaissances acquises et focus sur quelques exemples.

  • 16h55-17h20 : L’équitation : une communauté socialisatrice interspécifique au service de l’excellence sportive

Vanina Deneux – Le Barh, chargée de recherche à l’IFCE et co-animatrice du collectif Animal’s Lab de l’UMR Innovation à l’INRAE de Montpellier.

Dans le cadre de ce webinaire, l’objectif de Vanina Deneux – Le Barh est de présenter dans quelles mesures l’engagement subjectif du cheval dans le travail sportif et la reconnaissance de celui-ci sont la base de la construction d’un collectif de travail interspécifique. Collectif qui nécessite une organisation du travail particulière afin que le couple anthropoéquin athlète puisse être performant. Au regard des autres disciplines olympiques, la spécificité de l’équitation porte sur des interactions entre différents types d’acteur humain (cavalier, groom, entraineurs, vétérinaires, propriétaires…) et les chevaux. Le but de ce collectif interspécifique étant de construire et de valoriser une entité duale qui excelle dans la performance sportive. Pour cela, l’intervenante s’appuie sur un focus terrain mené auprès de couples anthropoéquins concourant à un niveau international dans la discipline olympique du concours complet.

  • 17h20-17h45: Analyse biomécanique des interactions cavalier-cheval pour performer en équitation : pourquoi et comment à partir d’exemples concrets

Eléna Pycik, ingénieur de recherche au plateau technique IFCE « équitation et performance sportive » de Saumur.

Les compétitions sportives internationales ont rythmé l’été 2024. Plusieurs médailles françaises ont été glanées dans les sports équestres, lors des championnats du monde de voltige ou encore aux Jeux olympiques en saut d’obstacles et concours complet. Pour obtenir ces résultats, les cavaliers et leur monture, des athlètes aux morphologies bien différentes, ont réussi à fonctionner ensemble de manière efficace. En effet, les performances dépendent de différents facteurs liés à la fois au cavalier, au cheval et à l’équipement utilisé comme la selle, et qui s’influencent mutuellement. Nous parlons alors d’interactions cavalier-cheval.

Dans cette présentation, nous allons plus particulièrement nous focaliser sur les facteurs biomécaniques de la performance. À travers des exemples concrets issus de projets de recherche et d’accompagnements scientifiques de la performance menés par le plateau technique IFCE « équitation et performance sportive » de Saumur, nous allons vous montrer comment et pourquoi l’étude biomécanique des interactions permet d’optimiser le fonctionnement du couple cavalier-cheval dans un but de performance. Les exemples dans les disciplines du dressage, de la voltige équestre ainsi que dans le travail en main des couples cavalier-cheval du Cadre noir illustreront l’intérêt des mesures biomécaniques.

  • 17h45-18h00 : Conclusion et questions finales.

Lien zoom pour se connecter au Webinaire

 

NB: Les webinaires ne seront plus retransmis en direct sur la page Youtube du GDR Sports & Activités Physiques