Activité physique, dépense énergétique et sédentarité : de la mesure au traitement des données

Coanimé par Jérémy VanHelst (Université Sorbonne Paris Nord) et Jacques Prioux (ENS Rennes)

L’activité physique constitue un déterminant majeur de la santé et du bien-être. Dans un contexte marqué par la hausse des comportements sédentaires et de l’inactivité physique, et alors que les politiques de santé publique misent de plus en plus sur la promotion de modes de vie actifs, il devient essentiel de disposer de méthodes fiables et précises pour identifier, quantifier et interpréter l’activité physique, la dépense énergétique et la sédentarité. Le GT « Activité physique, dépense énergétique et sédentarité : de la mesure au traitement des données » a pour mission de rassembler des chercheur·es, ingénieur·es et professionnel·les de santé autour des outils et méthodes de mesure des comportements de vie physique, depuis la méthodologie de la collecte des données (accélérométrie, GPS, capteurs physiologiques portables, questionnaires etc.) jusqu’à son traitement et son interprétation (traitement du signal, analyse statistique, machine learning, etc.).

La création d’un groupe de travail dédié répond donc à plusieurs enjeux stratégiques :

 

– Etudier la qualité et à la fiabilité des mesures de comportement de vie physique dans des conditions habituelles de vie. En effet, la simple reconnaissance d’une activité physique ou d’une posture ne suffit pas : il est indispensable de quantifier l’intensité, la durée et la fréquence de manière fiable, en tenant compte des spécificités individuelles (âge, sexe, niveau d’entraînement, pathologies éventuelles etc.). De plus, les équations classiques (type METs) d’estimation de la dépense énergétique sont limitées, et les outils actuels présentent souvent une grande variabilité dans son estimation. Le groupe de travail aura pour mission de faire l’état des lieux des modèles existants, de comparer leurs performances, et de proposer des pistes d’amélioration ou d’adaptation aux populations spécifiques.

– Etudier les problématiques de compatibilité et d’échange de données entre différents types de dispositifs ainsi que l’adaptabilité des méthodologies de mesure à des publics spécifiques. Il existe, en effet, aujourd’hui une diversité de technologies et de référentiels (accéléromètres, GPS, questionnaires, montres connectées, algorithmes d’IA, etc.) qui ne reposent pas toujours sur les mêmes standards. Un travail de mise en cohérence est nécessaire pour identifier les méthodes les plus pertinentes selon les contextes (clinique, recherche) et les publics concernés (enfants, adultes, personnes âgées, sportifs, personnes ayant une maladie chronique etc.).

– Anticiper les innovations technologiques et leurs usages éthiques. L’essor de l’intelligence artificielle, de l’Internet des objets (IoT), et de la mesure continue via des capteurs portables (Ex : montres connectées et smartphone) offre de nouvelles possibilités pour le suivi de l’activité physique, de la dépense énergétique et de la sédentarité. Toutefois, ces avancées soulèvent des questions éthiques majeures (respect de la vie privée, protection des données, risques de biais algorithmiques) que le groupe devra prendre en compte dans ses réflexions.

En conclusion, Ce GT permettra de créer un réseau national d’expert dans le domaine de la mesure des comportements de vie physique, en favorisant des échanges interdisciplinaires (milieu médical, STAPS, épidémiologique) et en mutualisant les ressources existantes (protocoles de mesure, base de données, outils d’analyse). Ce groupe a également pour vocation d’initier des projets collaboratifs à grande échelle dans le but de développer des approches méthodologiques et d’analyses innovantes pour la promotion de la santé, de l’évaluation clinique et du suivi de l’activité physique, de la dépense énergétique et de la sédentarité dans des contextes épidémiologiques et cliniques.