L’objectif général de la rééducation et de la réadaptation est de permettre au patient de reprendre sa place dans la société, au plus proche de ce qu’elle était avant l’accident et ainsi lui permettre une pleine participation sociale (PS). Malheureusement, il semblerait que cet objectif ne soit pas toujours atteint puisque les patients post-AVC montrent souvent une restriction de PS plus importante que celle d’une population comparable (Ezekiel et al., 2019).
Un travail récent de 2018 portant sur 390 personnes avec séquelles d’AVC, suivis pendant 2 ans avec plusieurs évaluations intermédiaires, montre que la PS augmente légèrement la première année puis reste stable l’année suivante (Malinowsky et al., 2019), sans atteindre le niveau “attendu” pour une population comparable. Mais, encore assez peu d’études évaluent la PS des patients post-AVC sur du long cours, encore moins au regard d’interventions spécifiques conduites au cours de la rééducation.
Évaluer la PS ne suffit pas. Il convient d’identifier les facteurs qui induisent une restriction de PS. La gravité des séquelles de l’AVC mais aussi des facteurs contextuels sont souvent cités sans qu’il soit clairement fait état dans la littérature de la part de l’un ou l’autre. Le.la doctorant.e devra donc étudier les relations entre ces différents facteurs (liés aux déficiences et au contexte) et le niveau de PS.
Dans une étude récente, Faria-Fortini et al. (Faria-Fortini et al., 2018) identifient les indicateurs liés à l’activité de locomotion comme étant les meilleurs prédicteurs de la PS. La sous-échelle de l’activité quotidienne était mieux prédite par des mesures de la performance (niveau de fonctionnement en vie réelle), tandis que la sous-échelle du rôle social l’était par les mesures de la capacité (vitesse de marche sur 10m). La restriction de la capacité de marche est donc un élément déterminant de la PS. Bien qu’il ait été rapporté que 85% des patients post-AVC sont capables de se déplacer de manière indépendante (Jorgensen, 1995), la majorité ne peut pas atteindre la vitesse et la force nécessaires pour poursuivre les activités de la vie quotidienne (Flansbjer, 2005, Titianova et al, 2003). Plus précisément, une revue de la littérature montre que la force musculaire des fléchisseurs dorsaux de la cheville est très corrélée à la capacité de marche évaluée par la vitesse (Mentiplay, 2015). Ainsi, proposer une intervention ciblée sur la cheville devrait permettre d’améliorer la déambulation ce qui possiblement, limitera la restriction de PS. Une étude clinique lancée en avril 2021 devrait participer à répondre à cette question.